Lorsqu’on évoque le péché originel, l’attention se tourne presque toujours vers la femme, Ève, celle qui a goûté au fruit défendu. L’on insiste sur sa désobéissance, sur son erreur, comme si l’humanité entière avait chuté uniquement par sa faute. Mais derrière ce drame spirituel, il y a une réalité souvent négligée : la responsabilité silencieuse de l’homme.
Dans le jardin d’Éden, Ève n’était pas seule. Adam était présent. Dieu s’était adressé à lui en premier. C’est lui qui avait reçu la recommandation Divine concernant l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Genèse 2:16-17). Pourtant, au moment où le serpent s’est approché de la femme, l’homme était absent… pas forcément physiquement, mais absent dans sa mission de protection, d’enseignement et de communication.
En effet, la femme est, par sa nature psychologique et émotionnelle, relationnelle. Elle vit par la communication, elle se développe à travers ce qu’elle entend. C’est pourquoi l’ennemi a ciblé son oreille. Le diable ne l’a pas attaquée physiquement, mais verbalement. Par une simple conversation, il a semé le doute et la confusion.
Pendant que l’homme agit, la femme, elle, écoute, ressent, analyse, médite. Ce n’est pas une faiblesse, mais une différence de construction. Et dans cette différence se trouve une clé spirituelle que l’homme de Dieu ne peut se permettre d’ignorer.
Par ailleurs, Si Adam avait entretenu un dialogue constant avec sa femme, si ses paroles avaient nourri son âme, fortifié sa foi et enfoncé dans son cœur les lois de Dieu, le serpent n’aurait trouvé aucun espace pour parler. Le silence de l’homme a laissé un vide. Et le diable l’a rempli.
L’homme est appelé à enseigner, rassurer, parler, instruire et guider sa femme. Une femme sans parole nourrissante devient vulnérable aux paroles étrangères. Il ne suffit pas d’être présent physiquement ; il faut l’être émotionnellement, spirituellement, verbalement.
La femme est une terre fertile. Elle multiplie ce qu’on dépose en elle. Quand un homme sème de l’amour, de la tendresse et de l’écoute, il récolte une femme épanouie, attentionnée, dévouée. Mais quand il sème le rejet, l’indifférence ou des paroles blessantes, il récolte amertume, conflits et froideur.
Le principe est simple : elle reflète ce que tu lui donnes. Elle ne crée pas ex nihilo, elle transforme. Et dans ce processus, la qualité de ta semence détermine la beauté de la moisson.
C’est pourquoi, L’homme doit comprendre que le cœur de sa femme a besoin d’être constamment rempli de paroles de vie, d’encouragement, d’affirmation, de direction. Sans cela, elle écoutera une autre voix. Et parfois, cette voix peut être destructrice. Il suffit d’un moment d’inattention, d’un silence prolongé, pour que l’ennemi s’introduise.
Le diable n’a pas besoin de beaucoup de temps pour semer la confusion. Il suffit qu’il trouve un cœur vide.
En conclusion; Dieu visitait Adam et Ève chaque jour, pourtant cela n’a pas empêché la chute. Pourquoi ? Parce que la responsabilité humaine ne peut pas être remplacée par la seule présence divine. Dieu nous rend responsables les uns des autres. Et dans le cadre du couple, l’homme est établi comme tête, non pour dominer, mais pour protéger, instruire, nourrir, aimer.
Que chaque homme prenne conscience que sa voix façonne sa maison. Que chaque mari comprenne que le cœur de sa femme est un jardin qu’il doit cultiver avec soin, par la parole, l’amour et l’attention.
Ne laisse pas le diable parler à ta femme. Sois la voix qui la garde ancrée dans la vérité de Dieu.
Bishop Ouattara Mohamed Idriss.